Infiltrations selon EN13790

La calculatrice « Infiltrations EN13790 » permet d’évaluer les entrées d’air parasites dans un bâtiment ventilé mécaniquement.

  • Vi : volume protégé,
  • APF-RT : Surface de parois froides au sens de la RT
    2005
    (parois en contact avec l’extérieur ou tout local non chauffé, hors
    plancher bas
    ),
  • Q4Pa-surf : débit de fuite sous 4 Pa,
  • Qv : débit d’air extrait mécaniquement.
Valeurs usuelles de Q4Pa-surf Perméabilité par défaut Bâtiment justifié dans le cadre de la démarche de qualité de l’étanchéité à l’air Bâtiment BBC-Effinergie
Logement
individuel
1.3 0.8 0.6
Logement
collectif,
bureaux, hôtels, restauration,
enseignement,
petits commerces,
établissements sanitaires
1.7 1.2 1*
Autres
usages
3 2.5

*usages d’habitation uniquement

Le débit d’infiltration incontrôlé vaut, selon EN13790 [éq. 1] : Q_{Vinf} = \frac{Vi \cdot n_{50} \cdot e}{1+\frac{f}{e}\left[\frac{Q_{Vsupply} - Q_{Vextract}}{Vi \cdot n_{50}}\right]^2}  où :

  • n50 est le débit de fuite sous 50Pa évalué à partir d’I4, Vi et A [éq. 3] : n_{50} =\frac{Q_{4Pa-surf}}{(\frac{4}{50})^{2/3} \times \frac{Vi}{A_{PF-RT}}}
  • f = 15,
  • e traduit l’exposition au vent :
    Protection contre le vent nulle moyenne forte
    e 0.1 0.07 0.04
  • QVsupply est le débit d’air insufflé mécaniquement,
  • QVextract est le débit d’air extrait mécaniquement.

La formule est simplifiée comme suit dans l’application, et donne un résultat en volume par heure [éq. 2] : Q_{Vinf} = \frac{n_{50} \cdot e}{1+\frac{f}{e}\left[\frac{\Delta Q_V}{n_{50}}\right]^2}

avec ΔQV qui est égal à zéro dans le cas d’une ventilation double-flux et égal à Qv (vol/h) sinon.

Utilisation

Remplissez le formulaire, le résultat est mis à jour en temps réel (après une pression sur entrée). Cliquez sur le résultat pour obtenir plus de détails. Cliquez sur les détails pour revenir au formulaire. Usez du zoom si cela vous paraît un peu difficile à lire.

Différence avec la EN12831

Avec la EN12831, les débits d’infiltrations sont évalués sans se soucier du type de ventilation. C’est à vous de déterminer si les infiltrations sont dominantes ou non en fonction du type et du débit de votre VMC !

Par exemple, on peut considérer que si le débit des infiltrations est faible par rapport au débit mécanique alors, les entrées d’air parasites se comportent comme de nouvelles entrées d’air de la VMC sans interférer.

Avec la EN13790, vous n’avez plus à vous préoccuper de mener cette analyse, elle fait en effet la distinction entre VMC double-flux (DF) et simple-flux (SF) et, mieux encore, elle permet de distinguer les régimes où les infiltrations sont parasites du régime où elles se comportent, plus ou moins, comme de nouvelles entrées d’air de la VMC SF.

On voit, dans l’exemple de la VMC SF ci-dessus, qu’il y a un passage à un régime linéaire avec Q4pa-surf > 2,0 m³/h/m² : quand l’étanchéité est mauvaise, les infiltrations occasionnent de plus fortes pertes calorifiques. En dessous de cette valeur, le débit des infiltrations n’est pas négligeable mais varie plus faiblement : les entrées parasites se comportent, pour partie, comme des entrées d’air classiques de la VMC DF.

On peut également constater que les infiltrations sont inférieures à 5% du volume par heure pour respectivement Q4pa-surf < 1,2 m3/h/m², dans le cas de la simple-flux, et < 0,2 m3/h/m² pour la double-flux. Ces valeurs sont connues : la première correspond à une démarche justifiée dans la RT, la seconde au critère d’étanchéité du passif.

En supposant une VMC SF, classique dans le BBC actuellement, la valeur de Q4pa-surf = 1,0 m3/h/m² nous donne une infiltration relative de 3% du vol/h, la seconde valeur BBC, Q4pa-surf = 0,6 m3/h/m², correspond à une infiltration de moins de 1% du volume par heure. La même étanchéité avec une ventilation double-flux occasionnerait resp. 29% et 17% du vol/h d’infiltrations. On comprend bien dès lors pourquoi le standard passif est plus exigeant que le label BBC : pas de maison « sans chauffage » sans un contrôle total des transferts aérauliques !

À propos de la compacité

Vous avez sans doute noté que l’outil présente plusieurs valeurs caractérisant la compacité du bâtiment. Vous retrouverez la valeur Vi/A (utilisée par le CETE notamment) ainsi que son inverse A/Vi, plus classique.

Depuis la version 1.9, vous retrouvez également un facteur de forme adimensionnel (sans unité donc) qui vous permet de comparer des bâtiments de taille très différente sans favoriser celui qui affiche les plus grandes dimensions. Pour ce faire, le calcul s’effectue comme précédemment, mais en en considérant une surface déperditive élevée à la puissance 3/2 pour lui donner la même dimension que le volume.

Le résultat est ensuite comparé à celui d’une sphère (qui vaut ~1) puis affiché sous forme d’un pourcentage dans les dernières versions.

Une échelle personnelle vous permettra de juger de la performance du bâtiment. Du fait de la non prise en compte du plancher bas dans la valeur APF-RT, ne soyez pas étonné d’obtenir un pourcentage négatif, soyez-en plutôt fier, c’est un exploit 🙂

Meilleure performance
Cf=-29 %/sphère ⚠ Limite inférieure : cas d’un igloo
Cf=-10 %/sphère Compacité très forte : géométries cylindriques
Cf=0 %/sphère Compacité de référence, celle d’une sphère
Cf=+5 %/sphère Compacité d’un « pavé d’or »
Cf=+10 %/sphère Compacité de deux cubes collés
Cf=+50 %/sphère Compacité d’un cube
Pire performance

Aidez-moi à mettre au point une notation adaptée de la compacité en répondant au questionnaire suivant !


Merci à Nicolas de Nowatt pour m’avoir indiqué et documenté sur cette norme !
Merci à Armand Dutreix pour son coefficient de forme 😉
Crédit images :
With the wind by ~lincochuan,
icon Wind_Flag_Storm by Icons Land

Creative Commons License
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13 commentaires sur “Infiltrations selon EN13790

  1. Bonjour,
    Je découvre votre widget et il est vraiment très bien et très pratique dans les cas courants mais je me pose la question de son utilisation dans le cas d'une VMI.

    Puisque l'on insuffle, on met en surpression donc on combat les infiltrations à condition d'être bien dimensionné. Du coup, on fait entrer un volume d'air supplémentaire à celui du renouvelement nécessaire calculé lié à ces infiltrations. Pour évaluer ces infiltrations à combattre avec votre calculatrice, doit-on se positionner en SF ou DF ? DF semblerait logique pour se mettre dans le cas le plus défavorable non ?

    Merci de votre retour d'expert /

  2. Bonjour bene,

    Comme le montre l'équation [éq. 1], je crois qu'il faut visualiser cela en terme de différence de débit, soit se soucier de savoir si le bâtiment est en surpression/dépression ou "isopression" :

    Types d'infiltrations

    Quand il y a égalité (ou presque) entre les débits entrants et sortant, alors les infiltrations parasites ont tout loisir de se faufiler. C'est le cas des systèmes à double-flux (ou à deux flux séparés).

    En revanche, si la bâtiment est mis en sous-pression ou surpression, les infiltrations sont contrariées. Dans le cas de la dépression, on imagine bien qu'elles jouent le rôle d'entrées d'air supplémentaires incontrôlées. Dans le cas d'une mise en surpression, elles deviennent des sorties incontrôlées.

    Par conséquent, pour une VMI, et si vous n'avez qu'un seul débit mécanisé, alors il vous faut choisir Simple-Flux. Il est même possible que les infiltrations soient surévaluées car l'air extérieur doit avoir des difficultés à s'insinuer dans un bâtiment "gonflé". Mais je n'ai pas connaissance d'études là-dessus, je serais fort curieux de pouvoir en lire d'ailleurs 💡

  3. Après avoir analysé la norme, je ne trouve pas la même équation pour EN13790 [éq. 1].Il n'y a pas le exposant 2. Est ce normal ?

  4. Bonjour,
    Je n'ai qu'un extrait de la norme et il y est mentionné une équation (issue de la EN832) avec un exposant 2 :confused:
    Mais, je suis prêt à recevoir votre source :whistle:

  5. j'ai la norme nf en iso 13790. Il n'y a pas l'exposant néanmoins j'ai l'impression que la formule n'a pas l'air complète…

  6. Bonjour,
    En effectuant le calcul du n50, je n’obtiens pas le même résultat que vous. Je suis par contre d’accord sur la formule. L’erreur vient surement de ma part mais au cas où…
    Exemple : ATBat = 300 m2 ; Vi = 500 m3 ; Q4 = 0.60, j’obtiens n50 = 1.94 vol/h

  7. Bonjour,

    Tout d’abord, merci pour ce billet instructif et cette calculette pratique.
    Ensuite, auriez-vous des informations complémentaires concernant le facteur f ?
    Que représente-t-il, et sous quelles hypothèses a-t-il été « calibré » à 15 ?

    D’avance merci beaucoup pour vos lumières.

  8. Bonjour Thomas,

    Je n’ai pas beaucoup d’informations, le coefficient f/e est un coefficient d’exposition au vent issu de la DIN EN 832. Je soupçonne que c’est un paramètre empirique. Bonne recherche bibliographique, bon courage pour votre thèse !

  9. Bonjour Olivier,
    Merci pour la réponse rapide.
    Je pense également que c’est un paramètre empirique, calibré selon un contexte et/ou des mesures.
    Si je trouve des informations pertinentes à ce sujet, je les communiquerais ici.
    Merci des encouragements pour la fin de thèse 😉

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